lundi 19 mai 2014

Les bas-fonds de Frisco (Jules Dassin)



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Les bas fonds New-yorkais/Thieves' Highway est un putain de bon film. Ce noir signé du grand Joe Dassin père est effectivement quasi-parfait.
A un détail près peut-être : je trouve les flics très conciliants et perspicaces lors du dénouement. Une fin plus noire aurait été plus en accord avec le pessimisme latent du film et du réalisateur. Ou alors il aurait fallu au moins un semblant d'enquête et de procès pour démêler l'affaire de façon plus réaliste. Mais c'est sûr que ça n'aurait pas été le top pour le rythme du film (dont c'est l'une des grandes forces puisqu'on n'a pas le temps de souffler une minute)!

Le casting est très bon, avec notamment les gueules Millard Mitchell (WINCHESTER 73, SINGIN’ IN THE RAIN) et Jack Oakie parfaitement convaincants et bien que du "bon côté" jamais totalement tout blancs. C'est cela qui est génial dans ce film : c'est la rue dans ce qu'il y a de plus sale et en même temps attachant : personne n'est irréprochable, personne n'est dupe ni naïf sur les intentions de chacun. Les vautours et les chacals rodent..

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Jack Oakie
Valentina Cortese 
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 Millard Mitchell


Même Lee J. Cobb n'est pas totalement caricatural, on se laisserait presque avoir par l'escroc soi-même. Quant à Valentina Cortese, ce n'est pas une grande beauté mais cela rajoute au réalisme du film. Quelques années auparavant on aurait vu Marlène Dietrich dans ce type de rôle. Valentina est moins glamour mais diablement convaincante et touchante.

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Bref, si on devait trancher tout le temps entre des films comme La maison des étrangers et Les bas fonds ..., ce serait la panacée. Deux films différents dans la forme (Les bas fonds de Frisco a un côté Cent mille dollars au soleil et They Drive by Night de Walsh avec une touche de Sur les Quais) mais aux thématiques pas si éloignées que ça : le retour du film prodigue, la filiation, la réussite, la vengeance, la trahison féminine ..
Ma préférence va au premier mais c'est vrai qu'objectivement les deux sont très proches et frôlent la perfection. Richard Conte yeh ! 8)

La Proie/Cry of the city (Robert Siodmak)



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Bien joué Kiemavel, à mettre Richard Conte en avant (acteur sans domiciles fixes sur le forum..), tu m'as poussé à faire quelques révisions.
En l’occurrence La Proie/Cry of the city de Siodmak, que je n'avais sans doute pas revu depuis l'achat du dvd à sa sortie par Carlotta en 2005. Soit, déjà presque 10 ans (prions pour qu'ils aient toujours les droits et l'ambition de sortir leur ancienne collection en BR)..

Et 10 ans ont suffi à me faire complètement oublié le film, d'où une redécouverte totale comme si je ne l'avais jamais vu. C'est cool Alzheimer, sans cesse de nouveaux films à voir! :lol:

En quelques mots, le face à face Richard Conte (le bad guy, le gars de la rue qui a choisit le mauvais chemin mais tout de même sympathique et partiellement innocent) vs Victor Mature (le flic, le gars de la rue qui a bien tourné) est savoureux. Et le règlement de compte final vraiment très réussi (je parlais plus haut de dénouement un peu décevant dans Thieves' Highway, ici c'est le contraire et l'on sort du film totalement enthousiaste).
Richard Conte est bien le "héros" du film, le personnage principal, et pourtant étrangement le visage de Victor Mature apparait en gros sur l'affiche, et c'est son nom qui apparait le premier au générique. Sans doute avait-il plus la côte au Box-office et/ou dans les studios à cette époque ou bien était-ce une façon de mettre en avant pour la morale le bon plutôt que le truand.

En l’occurrence, Victor Mature est effectivement épatant dans ce rôle de flic tenace et pourtant humain (il a grandit dans les mêmes quartier, il rend visite à la mère du gangster qu'il pourchasse et tente de remettre dans le droit chemin le petit frère). Cela fait plaisir de le voir dans un tel rôle, alors qu'on l'avait souvent vu auparavant dans de sales rôles (comme dans The Shanghai Gesture) ou ambigus (en Doc Holliday par exemple).

Point de femme fatale ici, c'est plutôt un film d'hommes. Mais les femmes sont tout de même présentes, épisodiquement.
Conte en cavale est aidé successivement par sa mamma, puis par une nurse compatissante d'âge mûr, puis hébergé par le molosse Hope Emerson (un sacré physique et une personnalité au diapason vu très souvent dans des rôles secondaires, de Thieves' Highway à Convoi de femmes, Femmes en cage et La maison des étrangers, c'est un peu la grande sœur de "Requin" et on l'aurait bien vu dans un James Bond faire de la charpie de Sean ou Roger!).
Shelley Winters fait également une petite scène dans un taxi.
Et enfin Debra Paget dont c'est le premier film apparait telle un ange innocent rédempteur dans une église dans la grande scène finale.


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Jimmy the gent (1934 Michael Curtiz)

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Le duo Cagney/Davis fait des étincelles dans Jimmy the gent, comédie de 1934 réalisée par Michael Curtiz.
Cagney (avec une coupe de cheveux horrible dans les premières scènes), dans le rôle d'un généalogiste sans scrupule, en fait beaucoup (trop parfois comme s'il avait oublié qu'il ne jouait pas un gangster), même si il est vrai que ce surjeu participe d'un effet comique recherché.
Ceci dit, bien entendu, cela fait partie du "style Cagney" (acteur qu'on aimerait pas sous Tranxen) et il faut bien le dire, à chaque fois que le duo Cagney/Davis est à l'écran, l'alchimie est au rendez-vous. L'un et l'autre ont enfin trouvé du répondant dans une sorte de pendant du sexe opposé.

A noter, en plus du duo un bon casting de seconds rôles, en particulier Allen Jenkins en souffre-douleur et surtout Alice White formidable et truculente en malicieuse et ravissante idiote.

Magnéto :



La réalisation de Curtiz est dynamique, ingénieuse et sans temps mort, avec de nombreux passages très drôles (James Cagney prenant le thé!) ce qui fait de cette comédie une petite réussite.


James Cagney et Bette Davis forment un couple parfait, on en redemande !

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